La fin de ce film est l’une des plus bouleversantes de l’histoire du cinéma français
Réalisé par Claude Berri à la fin des années 80, le diptyque "Jean de Florette – Manon des Sources", adapté de l'oeuvre immortelle de Marcel Pagnol, se termine par une séquence dont on ne s'est jamais remis. Attention spoilers !
SPOILERS – Attention, l’article ci-dessous dévoile de potentiels spoilers. Si vous ne souhaitez pas en connaitre la teneur, merci de ne pas lire ce qui suit…
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Sous le puissant soleil provençal, au beau milieu d’un désert de garrigue que berce l’inlassable refrain des cigales, la caméra de Claude Berri parvient miraculeusement à remplacer celle de Marcel Pagnol. Adapté d’un film de 1952, que le légendaire auteur français avait par la suite transformé en diptyque littéraire, Manon des Sources ressuscite une trentaine d’années plus tard la beauté et la profondeur de l’oeuvre pagnolesque.
Personne n’avait rien vu venir : la fin de ce film a sidéré tout le monde dans les années 90
Manon des Sources
Sortie :
19 novembre 1986
|
2h 00min
De
Claude Berri
Avec
Yves Montand,
Daniel Auteuil,
Emmanuelle Béart
Spectateurs
3,9
Streaming
Servi par une photographie somptueuse, par un casting parfait notamment composé de Daniel Auteuil et d’Emmanuel Béart (tous deux récompensés aux César) et par l’omniprésente poésie de son auteur original, le film de Claude Berri compte indubitablement parmi les grands classiques du cinéma français.
S’il perdure à ce point dans nos souvenirs de spectateurs, c’est certes grâce à sa magnifique bande originale et à la magistrale prestation de ses interprètes principaux, mais aussi grâce à une conclusion absolument inoubliable.
Si vous ne l’avez encore jamais vu, on vous recommande d’ailleurs de ne surtout pas continuer la lecture de cet article, afin de préserver votre expérience.
“Mais comment est-ce possible que cette lettre se soit perdue ?”
En entendant sa vieille amie Delphine lui poser cette question, dans le froid de l’hiver, alors qu’il vient d’aller déposer quelques œillets sur la tombe de son neveu, le Papet revoit toute sa vie défiler devant ses yeux fatigués.
Il n’ose pas encore croire les paroles prononcées par la vieille aveugle, mais si jamais elle dit vrai, il y a des décennies de cela, la jeune fille dont il était amoureux lui avait écrit pour lui dire qu’elle l’aimait, et qu’elle attendait un enfant de lui. Son courrier égaré ne recevant pas de réponse, elle s’était alors mariée, et son fils était né.
“Il est né vivant ?”, demande alors un César Soubeyran tétanisé à Delphine, avant d’endurer la révélation finale : “Oui, vivant, mais bossu.”
Dans les pupilles soudain écarquillées d’un Yves Montand magistral, on lit alors la terrible réalité : ce jeune homme arrivé de la ville qui prétendait récupérer la ferme des Romarins pour y élever des lapins, ce paysan cabossé dont César avait sournoisement bouché la source pour lui voler sa terre, et qu’il avait regardé mourir d’épuisement sans lui dévoiler son trésor, ce Jean de Florette, n’était autre que son fils.
Un fils qu’il aurait pu élever dans la chaleur d’une famille et qui aurait pu devenir le digne héritier des Soubeyran si cette fameuse lettre ne s’était pas perdue, ou s’il n’avait pas laissé sa solitude se transformer en amertume. Juste avant de rendre son dernier souffle, César écrit une ultime lettre à Manon, à laquelle il révèle qu’il est son grand-père, et qu’il lui lègue toute sa fortune.
(Re)découvrez la bande-annonce de “Jean de Florette”, première partie du célèbre diptyque…