Tristane Banon et Camille Strauss-Kahn: meilleures ennemies
Après avoir eu affaire aux enquêteurs new-yorkais, la fille cadette de DSK a été entendue en France sur l’affaire Banon. La romancière accuse le Socialiste d’agression sexuelle. défend son père.
Lundi 18 juillet. Voilà deux mois que la vie de Camille Strauss-Kahn a viré au cauchemar. Depuis huit semaines, le père qu’elle vénère est accusé de tous les maux par la justice américaine. Sept graves chefs d’accusation pèsent contre lui. Après avoir été sommée par les enquêteurs new-yorkais de raconter son déjeuner avec DSK le jour de l’agression présumée de Nafissatou Diallo, c’est cette fois à des policiers français qu’elle doit répondre, alors qu’elle est de passage dans l’hexagone.
Un nouveau coup dur pour la discrète jeune femme de vingt-six ans, étudiante en PHD (l’équivalent d’un doctorat) à la prestigieuse Université de Columbia, habituée à mener une vie tranquille avec son compagnon, dans l’Upper West side, new-yorkais. Quelques jours auparavant, Tristane Banon avait porté plainte contre l’ancien patron du FMI pour «tentative de viol». La jeune romancière, dont la marraine, Brigitte Guillemette, est la mère de Camille, se présente comme une amie de cette dernière.
Les enquêteurs français ont donc demandé à la fille cadette de
de tenter de se souvenir de ce qu’elle a vécu en 2003. L’année où Tristane Banon dit avoir été agressée par DSK. L’année où la jeune femme prévient l’étudiante, de 6 ans sa cadette, de ce que lui aurait fait subir son père. L’entrevue se déroule à l’époque , selon les deux parties, dans un café du quartier latin, à deux pas de la Sorbonne. «Je ne savais pas bien comment lui en parler. Son père a toujours été un héros pour elle», confie Tristane Banon au Figaro. «Je ne sais pas si je dois te dire merci ou te détester», lui aurait lâché Camille à l’issue de cette explication. Rentrée chez elle en larmes, la fille de l’ex-ministre de l’économie, sous le choc, se confie immédiatement à sa mère, Brigitte Guillemette, deuxième épouse de DSK, alors séparée de lui depuis de nombreuses années. «J’ai aussitôt passé deux coups de fil, le premier au père de ma fille –qui a vivement démenti; et le second à Anne Mansouret-Riahi (la mère de Tristane Banon. NDLR)», raconte au Nouvel Observateur, cette consultante qui a créé l’entreprise Euroscope consulting groupe. La mère de Tristane Banon lui aurait répondu que tout cela n’était pas grave et lui aurait aussi annoncé qu’elle était la maîtresse de Strauss-Kahn. «Je me suis vraiment demandée où j’habitais…, poursuit Brigitte Guillemette. J’ai conseillé à cette femme de s’expliquer directement avec Dominique et d’éviter, à l’avenir, tout contact avec ma fille et moi. J’ai raccroché et depuis, j’en étais restée là».
Tristane Banon, elle aussi, avait décidé de ne rien faire. Aucune plainte en justice alors. Et puis il y eut l’affaire new-yorkaise et son nom fut immanquablement cité. N’avait-elle pas raconté en février 2007, dans l’émission de Thierry Ardisson, «93 Faubourg Saint-Honoré», l’agression présumée que lui aurait fait subir DSK?
La parole des unes, Tristane et sa mère Anne Mansouret, qui répète regretter d’avoir dissuadé sa fille de porter plainte à l’époque, s’entrechoque avec celle des autres. Car Camille et sa maman, qui parle de «délire glauque et malsain», défendent l’ex patron du FMI. La douleur affleure de part et d’autre. Tristane Banon a récemment confié à des amis qu’elle souffrait du «mensonge» de son ancienne amie mais qu’elle la «comprenait». Elle, qui n’a jamais vraiment connu celui qui lui a donné vie, conçoit que l’on se batte. Au nom du père.
Réalisé par Candice Nedelec
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Paru le 27 juillet dans Gala n°946
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