Photos: les émouvantes funérailles de Maria Schneider
Le monstre sacré avait joué avec Maria Schneider dans Madly, il y a plus de quarante ans. Pour lui dire au revoir, il était accompagné de sa partenaire dans la pièce Une Journée Ordinaire…
Il avait filmé Maria dans Les Acteurs.
La messe d’enterrement, sobre et poignante, s’est achevée par la Passion selon Saint-Matthieu de Bach, son compositeur préféré. Maria Schneider devait ensuite être inhumée au cimetière du Père-Lachaise.??
«J’étais jeune, innocente, je ne comprenais pas ce que je faisais. Aujourd’hui, je refuserais. Tout ce tapage autour de moi m’a déboussolée», confia-t-elle dix ans plus tard, avouant alors avoir «perdu sept ans de (sa) vie» entre cocaïne, héroïne et dégoût de soi.
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Apprenant son décès, Bertolucci a affirmé qu’il aurait «voulu (lui) demander pardon». «Sa mort est arrivée trop tôt. Avant que je puisse l’embrasser tendrement, lui dire que je me sentais liée à elle comme au premier jour», a-t-il déclaré à l’agence italienne Ansa.
«Maria m’accusait d’avoir volé sa jeunesse et aujourd’hui seulement je me demande si ce n’était pas en partie vrai».
A la fin de la vie l’idole avec vu sur la Seine jetait un regard ironique sur l’aventure, rappelant qu’elle n’avait pas commandé de beurre dans un restaurant pendant des années. «Liberté sexuelle peut être… disait-elle, mais savez-vous que dans le scénario original mon rôle devait être joué par un garçon?».
Stars du 7e Art, amis, personnalités du monde artistique et politique s’étaient déplacés à l’église Saint-Roch pour saluer la mémoire de l’enfant perdue du cinéma français…
Brigitte Bardot, chez qui l’actrice avait logé deux années durant et qui lui téléphonait chaque dimanche, a décrit «Maria l’insurgée», qui avait trouvé en elle «une mère». «Maria a marqué à jamais par son insolence», selon les mots de BB portés par la voix grave d’Alain Delon.
Née en 1952 d’une mère mannequin d’origine roumaine dont elle a pris le patronyme et de l’acteur Daniel Gélin, qui n’a fait que la croiser sans jamais la reconnaître, Maria Schneider, repérée à 19 ans pour jouer dans Le Dernier Tango à Paris a passé le reste de sa vie à tourner la page.
Le visage encadré de boucles folles et le corps, célèbre, noyé dans des pulls trop grands et des jeans rapiécés, la jeune fille à la voix rauque qu’elle était en 1972 entre les mains de Brando et sous l’œil de Bertolucci s’est retrouvée figée en icône de la révolution sexuelle. Prisonnière du scandale qu’elle avait déclenché. Au point d’en faire oublier ses traversées cinématographiques en compagnie de Jacques Rivette (Merry Go-Round), Luigi Comencini (L’imposteur), René Clément (La Baby-Sitter), Werner Schroeter, Philippe Garrel, Daniel Duval (La Dérobade), Enki Bilal ou Josiane Balasko, la dernière à l’avoir appelée sur un plateau, pour Cliente, en 2009.
La cérémonie religieuse dans la paroisse des artistes a été l’occasion de plusieurs témoignages placés sous le signe de sa passion et de son exigence personnelle et professionnelle.
Ses proches ont salué «l’assoiffée d’amour», l’indomptable, partie trop tôt. Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, était excusé pour cause d’obsèques d’Edouard Glissant aux Antilles, mais un de ses représentants a présenté l’hommage du gouvernement à la défunte.
Son oncle, Georges Schneider, se refusant à évoquer le sulfureux opus du pont Bir Hakeim, a dit vouloir garder d’elle «la plus belle image d’un visage de femme», celle «cheveux au vent, debout dans une décapotable», dans Profession Reporter d’Antonioni, avec Jack Nicholson.
«Ciao Bella, Ciao Maria», a conclu Pia, sa compagne, saluant son courage et sa pugnacité face à la maladie, un cancer qui l’a emportée le 3 février, à 58 ans.
J.B
Jeudi 10 février 2011
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