Osmel Sousa, la face cachée de Miss Univers

Parmi les 84 déesses du monde entier qui rivalisaient le 23 août dernier à Nassau, aux Bahamas, c’est Miss Venezuala, alias Stefania Fernandez, qui a été couronnée. Et derrière le sacre de cette brune corsée, il y a un homme, un vrai: Osmel Sousa.

Le Venezuela, «Terre de Grâce», dit la brochure. C’est une nouvelle fois un canon de Caracas qui a remporté la guerre des Miss. Elle est belle, elle est grande et ses atouts semblent plutôt naturels… Stefania Fernandez, 18 ans, une bombe latine ultra-souriante à la poitrine discrète et aux hanches généreuses, est la 58e Miss Univers. ?C’est la sixième fois qu’une Vénézuélienne remporte le concours de beauté international. Fait notoire, Stefania Fernandez, jeune battante au regard de jais, à la plastique parfaite et aux répliques explosives succède notamment à sa compatriote, Dayana Mendoza. Un doublé exceptionnel que l’on doit à Osmel Sousa. Avec son obsession de la perfection, le président du comité d’organisation de Miss Venezuela a façonné un sextet de Miss Univers.

Sous son regard d’esthète, certaines de ses anciennes élèves avaient l’impression de passer aux rayons X. Il avait d’ailleurs conseillé à Stefania Fernandez, de se faire refaire le nez, mais elle a failli s’évanouir pendant une prise de sang et donc renoncé à la chirurgie, raconte-t-il. «J’ai toujours été un critique sévère», a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse.

Quand il aperçoit une jolie fille, il ne la siffle pas, il repère tout de suite si elle a le potentiel d’une reine de beauté… Grâce à lui, le Venezuela est devenu le premier pays à remporter le concours deux fois d’affilée et, à 63 ans, le Pygmalion se prépare déjà à viser un troisième titre mondial avec la nouvelle Miss nationale qui a été élue jeudi.

D’après lui, c’est l’entraînement intensif et rigoureux qu’il impose aux jeunes roses vénézuéliennes qui leur donne l’avantage sur les autres belles plantes de la planète.

Les séances quotidiennes peuvent durer dix heures ou plus, lors desquelles le Mister Beauty et son équipe apprennent aux recrues comment se tenir, marcher, parler en public, se maquiller, ou, ce qui peut être utile, à se relever gracieusement en cas de chute…

Osmel Sousa dirige d’une main de fer l’école de formation de Miss Venezuela, surveillant les sessions de défilés et les cours de gym où les élèves soulèvent des poids ou pédalent assidûment. Les jeunes filles sont pesées chaque jour et le maître s’assure qu’elles suivent à la lettre ses règles strictes.

D’innombrables postulantes viennent déposer leurs photos dans l’espoir de le rencontrer. Mais seule une poignée y parvient. Il leur conseille de travailler: «Je leur dis toujours… que si elles ne s’y consacrent pas entièrement cela ne sert à rien», raconte celui qui préside le comité d’organisation de Miss Venezuela depuis 1981.

Même s’il n’échappe pas à la calvitie, cet amateur de tenues voyantes et manteaux pastels soigne lui aussi son apparence. Perfectionniste, il admet avoir rectifier son nez, ses oreilles et enlever les poches sous ses yeux. Il fait du sport pour garder un ventre plat, tentant d’effacer sa légère brioche naissante. Il adore faire les boutiques et peut s’y adonner sans compter, l’organisation de Miss Venezuela lui ayant apporté un net confort financier.

Osmel Sousa est né à Cuba mais à l’âge de 13 ans, ses parents l’ont envoyé chez des proches au Venezuela, où il vit depuis. Il évoque rarement les circonstances de son départ, disant pourtant que ses parents sont restés distants depuis son enfance. Ce passionné de la beauté affirme n’être jamais tombé amoureux, se plaire à vivre seul et considérer son équipe -coiffeurs, maquilleurs et autres professionnels de l’esthétique- comme sa famille.
Petit garçon, Sousa raconte qu’il fabriquait des poupées en papier avant de sélectionner ses plus belles créations. Il a commencé sa carrière comme illustrateur, dessinant des femmes dans des publicités avant de conseiller les candidates au concours de beauté à partir de 1970.
L’une de ses premières protégées, Maritza Sayalero, a été Miss Univers en 1979: il lui avait recommandé la chirurgie pour corriger un «nez affreux». Sur ses conseils, elle portait aussi des extensions de cheveux. Mais il dit ne jamais conseiller de chirurgie «radicale», «juste des petites retouches». «Quand je vois un défaut, je veux le corriger», admet-il.

La gourou a aussi le don pour repérer celles qui deviendront des stars. Il était persuadé que Stefania Fernandez avait le potentiel pour aller jusqu’au bout, comme Miss Univers Dayana Mendoza en 2008. C’est «un rêve qui s’est réalisé», confie-t-il. «J’ai toujours voulu voir une Vénézuélienne remettre le sceptre de beauté universelle à une autre Vénézuélienne».

Osmel Sousa pourrait paraître incongru dans le pays du bolivarien Hugo Chàvez qui fustige le consumérisme et les valeurs capitalistes. Mais les concours de beauté sont un sport national au Venezuela, et les élections battent régulièrement des records d’audience à la télévision. Le chef de l’Etat lui-même, n’a jamais manqué de féliciter les lauréates.

Vendredi 25 septembre 2009

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