Nathalie Baye: « Je n’ai jamais refusé une histoire d’amour pour un film »
Invitée du Festival du cinéma français à Athènes, organisé par Unifrance, Nathalie Baye se livre. Libre et amoureuse de la vie.
Gala: Vous avez plus de quarante ans de carrière derrière vous. Cela vous donne-t-il le vertige?
N.B.: Effectivement, c’est assez étonnant, d’autant que s’il est vrai que j’ai un côté très pragmatique, je suis en même temps tellement rêveuse, tellement ailleurs, que je n’ai jamais fait de plan de carrière ou quoi que ce soit de ce genre. Je n’ai aucun sens du temps qui passe, les choses se sont faites, j’ai su saisir ce qui se présentait et, surtout, j’ai su garder une forme de passion. J’ai gardé le désir.
Gala: C’est de cela dont vous êtes le plus fière?
N.B.: Fière, je ne sais pas, mais en tout cas heureuse. Car le désir, c’est la vie.
Gala: On dit souvent que c’est un violent désir d’être aimé qui pousse à faire ce métier…
N.B.: Pas moi. Pas du tout. J’étais consciente qu’il était important de faire un travail qui plaît, et j’avais un goût – que j’ai toujours – absolu de la liberté. Ne faire que des choses que j’aime, être indépendante, pouvoir m’assumer étaient mes seules véritables ambitions.
Gala: Avez-vous parfois fait passer votre vie professionnelle avant votre vie personnelle?
N.B.: Au contraire. Je n’ai jamais refusé une histoire d’amour pour un film. Quand ça m’arrivait, je m’arrangeais d’ailleurs pour qu’on ne puisse pas me mettre la main dessus! Je suis une amoureuse.
Gala: On vous imagine volontiers solide, peut-être parce que l’on vous a connue avec des hommes fragiles, Philippe Léotard ou même Johnny Hallyday. Cette image est-elle exacte?
N.B.: Non. On mélange force et courage. Je suis quelqu’un d’assez courageux, ça oui. Je n’ai pas peur d’affronter les choses difficiles. En revanche, je ne suis pas si forte qu’on le croit. Je peux m’écrouler, douter, paniquer, comme tout le monde.
Gala: En amour, c’est vous qui êtes souvent partie. Faut-il justement plus de courage pour quitter?
N.B.: Quand on se sépare, il n’y a pas un seul responsable même si l’un des deux, c’est vrai, prend la décision. Une histoire se construit à deux et malheureusement se désagrège à deux aussi. Je connais des gens qui ont perduré, parfois en payant cher, en avalant non pas des couleuvres mais des boas, mais qui ne se sont jamais séparés et sont parvenus à avoir un compagnonnage assez beau. Cela demande aussi du courage.
Retrouvez demain dans Gala toutes les confidences de Nathalie Baye sur son parcours, un entretien dans lequel elle rend également hommage au talent de sa fille Laura.