Muse: leur show planant et puissant
Groupe phare de la scène européenne, Muse a fait escale hier au Casino de Paris le temps d’un showcase privé organisé par NRJ, prémices aux deux concerts que le combo donnera au Stade de France en juin. Puissant.
20h: les fans se pressent déjà autour du Casino de Paris, rue de Clichy. Pas vraiment fan de Muse, j’apprécie tout de même les titres les plus connus du groupe, et j’aborde donc la soirée avec enthousiasme.
À l’intérieur, l’ambiance est bouillante. Il a fait très chaud et les spectateurs, auditeurs de NRJ, sont électrisés à l’idée de voir leurs idoles jouer dans cette petite (et magnifique) salle. Le public s’installe progressivement. Certaines stars aussi. Parmi elles, le chanteur Emmanuel Moire, la chanteuse
, mais aussi la sublime
et son mari l’acteur Stefano Accorsi.
Fondus parmi la masse, stars, fans et journalistes trépignent d’impatience. Devant ses idoles, on se ressemble tous. Dans le public, on a tous le même âge, on parle tous la même langue, celle de la musique de Muse. Du rock alternatif et progressif. Considéré comme «l’un des meilleurs groupes britanniques que la Terre ait jamais portés», par Zane Lowe, de la BBC Radio One, nommé meilleur groupe du monde lors des Q Awards, du Q Magazine, Muse a vendu plus de 10 millions d’albums. «Tous les albums et les chansons que nous avons faits représentent des souvenirs marquants», explique le batteur du groupe, Dominic Howard. Et ce concert en sera certainement un pour les fans du groupe anglais. Il est 21h05, la lumière s’éteint, le silence se fait et les spectateurs commencent à hurler. Matthew Bellamy, Christopher Woltenholme et Dominic Howard entrent sur scène. Dans une ambiance surchauffée, le groupe ouvre la soirée avec MK Ultra. Ovation des spectateurs au balcon, qui ne tiennent plus en place et se lèvent de leurs fauteuils. De loin, j’aperçois Emmanuel Moire secouer la tête comme un ado. D’Hélène Ségara, je ne verrai que le chapeau se balancer de gauche à droite. Les fans se lèvent, tapent dans leurs mains, chantent en choeur. Bref, le public est conquis. Stupeur, je remarque un peu plus loin un ami d’enfance. D’habitude excessivement timide, il n’est plus le même ce soir. Il danse, chante, crie, exulte. Je commence aussi à me prendre au jeu, frappant dans mes mains, entonnant maladroitement des refrains que je ne connais pas bien.
Pendant près d’une heure et demie, le groupe a interprété 16 titres, dont les fameux Bliss, Uprising, Starlight ou encore Hysteria. Guitare, basse, harmonica, piano, sons à la fois entraînants et émouvants, tout y est. Influencé par Nirvana, The Smashing Pumpkins, Radiohead ou encore Queen, Muse offre un show fort, puissant, qui prend aux tripes. Et la sublime voix du chanteur fait planer.
Bourrés d’hommage à Ennio Morricone et aux grands compositeurs classiques, les titres de Muse ont quelque chose de violent et fragile à la fois.
Servi par un magnifique jeu de lumières et un son puissant, ce Resistance Tour enchante le public. Même Laetitia Casta et son chéri se déchaînent, dansant comme deux ados à moitié en transe. Et moi? Je suis conquise. Comme tout le monde. Une seule envie, acheter les albums du groupe, qui se produira les 11 et 12 juin au Stade de France à guichets fermés (les places se sont vendues en moins de 30 minutes, ndlr), avant de participer au Festival des Vieilles Charrues le 15 juillet, puis de chanter au stade Wembley les 10 et 11 septembre, et de faire une petite pause, bien méritée après deux années de tournée.
22h35, le concert se termine. En sueurs, épuisés, vidés, le sourire aux lèvres, les fans se remettent doucement de la raclée qu’ils viennent de prendre. Sur le chemin qui conduit à la bouche de métro, je revois les extraits que j’ai filmés et je chantonne. Ça y est, l’alchimie a pris, je suis piégée. Un peu plus tard, à côté de moi dans le métro, un couple discute. «Et dire qu’on les revoit dans deux semaines… C’est vraiment la classe». Oui, c’est bien le mot. La classe.
Voici le clip de Starlight
Florianna Fis
Mercredi 26 mai 2010