Mieux vivre avec une BPCO
La Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive reste une maladie sous-diagnostiquée. Pourtant, il est possible de mieux vivre avec une BPCO traitée. La 7ème Journée Mondiale BPCO entend encore une fois sensibiliser, informer et dépister.
La Journée Mondiale de la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) est relayée par le Comité national contre les maladies respiratoires (CNMR), en étroite collaboration avec la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) et la Fédération Française des Associations et Amicales des Insuffisants Respiratoires (FFAAIR). Elle a pour thème cette année : “Mieux vivre avec une BPCO…trouvez le second souffle !“.
La BPCO, une maladie grave sous-diagnostiquée
La Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive est une maladie grave et handicapante des poumons caractérisée par une obstruction incomplètement réversible des voies aériennes. En France, on estime que 3 à 3,5 millions de personnes souffrent de BPCO, soit 7,5 % de la population adulte. Parmi eux, un million a atteint un stade symptomatique et 60 000 à 100 000 ont une insuffisance respiratoire qui nécessite l’administration d’oxygène.
La BPCO est responsable, chaque année, de 100 000 hospitalisations et de près de 16 000 décès, soit 3 % des décès en France. Autre inquiétude : le nombre grandissant de femmes atteintes, lié au nombre croissant de fumeuses. Il y a une vingtaine d’années, la proportion de patients souffrant d’une BPCO était de l’ordre de 80 % d’hommes et 20 % de femmes, contre 60 % d’hommes et 40 % de femmes aujourd’hui. En 2030, cette maladie sera la 4ème cause de mortalité dans le monde.
A l’origine : Le tabagisme. Sur100 fumeurs de tous les âges, 50 environ ont une bronchite chronique et 20 une BPCO. Mais si l’on considère 100 fumeurs de 65 ans, 50 ont une BPCO. “Deux patients sur 3 sont encore inconscients de leur état : ils ont une réelle obstruction bronchique mais ne se savent pas malades, le diagnostic n’ayant jamais été fait“ déplore le Pr. Gérard Huchon, Président du Comité national contre les Maladies Respiratoires (CNMR). Les symptômes (toux et essoufflement) sont négligés et banalisés, à tort : 68 % de la population active souffrant de ces manifestations cliniques ne s’en inquiète pas et ne consulte pas.
Trouvez le second souffle : mieux vivre avec une BPCO
Le diagnostic permet pourtant de mettre en oeuvre des mesures qui enrayent, ou ralentissent l’évolution et permettent de réduire le handicap. Première mesure essentielle : le sevrage tabagique, obligatoire, complet et sans compromis. Le sevrage tabagique ne permet pas de regagner ce qui a été perdu mais il permet l’arrêt de l’évolution de la maladie.
Les autres mesures essentielles de prise en charge ? La prescription de médicaments appelés bronchodilatateurs, administrés sous forme inhalée, un réentraînement à l’effort, appelé réhabilitation respiratoire, la vaccination contre la grippe et le pneumocoque. “Ces démarches ont d’autant plus de chance d’être efficaces qu’elles sont mises en oeuvre tôt : plus l’on traite précocement et plus l’on pourra regagner de la fonction respiratoire et réduire le handicap“ explique le Pr. Nicolas Roche, pneumologue à l’Hôtel-Dieu (Paris).
La conduite à tenir ? “Au-delà du sevrage tabagique, les patients doivent être suivis régulièrement, prendre leurs médicaments, et bouger, c’est-à-dire tout faire pour retrouver une activité physique proche de la normale“ dit le Pr. Roche. En outre, “organiser sa vie avec une BPCO est possible“ ajoute Jean-Claude Roussel, Président de la FFAAIR. Oxygénothérapie à domicile, voyage, opération, vie sexuelle… Autant de sujets, autant d’interrogations qui ont toutes des réponses.
Les actions de la Journée Mondiale
La nouvelle mobilisation du 19 novembre a eu pour but une fois encore de sensibiliser, informer et dépister. Au programme :
– Des actions de sensibilisation et de dépistage dans plus de 20 villes françaises, en collaboration avec les Comités Départementaux de Lutte contre les Maladies Respiratoires et la Fédération Française des Associations et amicales des malades Insuffisants ou handicapés Respiratoires (FFAAIR) ;
– Un site internet : www.lesouffle.org pour connaître les initiatives de proximité, se procurer un dépliant d’information et un questionnaire permettant de déterminer si l’on est concerné par la maladie ;
– Une mobilisation des pharmaciens d’officine qui relaieront les messages de sensibilisation au moyen d’affiches et de brochures d’information.
N’hésitez pas à aller vous faire dépister si vous êtes concerné. Il serait dommage de ne pas retrouver un “second souffle“.
Anne-Sophie Glover-BondeauSource : Dossier de presse BPCO, novembre 2008Click Here: los jaguares argentina