Lumière 2018 : rencontre avec Cheng Pei-pei, la légendaire actrice du cinéma d’arts martiaux

Chang Pei-pei est présente cette année au Festival Lumière pour accompagner la rétrospective consacrée au cinéaste King Hu. Nous avons pu rencontrer celle que l’on surnomme “la reine du wu xian pan”, le film de sabre chinois.

Click Here: United Kingdom Rugby Jerseys

AlloCiné : Que ressentez-vous d’être parmi les invités de cette dixième édition du Festival Lumière à Lyon ?
Cheng Pei-pei : C’est un véritable honneur. Les membres de la Fondation King Hu m’ont demandé d’être présente, l’occasion pour moi de rendre hommage à un cinéaste qui m’a énormément appris. King Hu est le premier cinéaste asiatique à avoir été primé au Festival de Cannes (Grand Prix de la commission supérieure technique en 1975 pour A Touch of Zen, NDLR). C’est un maître du films de sabre chinois.

Quel a été l’apport de King Hu au wu xia pan (le film de sabre chinois) et au cinéma plus généralement ?
Avant que nous ne tournions L’Hirondelle d’or, les films d’arts martiaux chinois n’étaient que des captations d’authentiques combats ou des documentaires. Mais après lui, le genre est devenu tellement populaire que tout le monde, y compris Ang Lee, s’est inspiré de son travail pour faire leurs propres films d’arts martiaux. Pour moi, il est le vrai maître du wu xia pan.

Comment êtes-vous devenue une icône du cinéma d’arts martiaux alors que vous n’en pratiquez pas ? Votre passé de danseuse de ballet vous a-t-il aidé pour tourner ces scènes de combat ?
Non, c’est vrai que je ne pratique pas les arts martiaux, et pourtant je fais beaucoup de films d’arts martiaux ! (sourire) Et bien je joue tout simplement un personnage qui pratique le combat, qui manie l’épée etc. Pour moi ce sont deux choses différentes. Les scènes de combat expriment une idée de puissance, alors qu’en réalité tout est minutieusement préparé et chorégraphié, aucune geste n’est laissé au hasard. A l’inverse, le ballet a l’air délicat, alors que les mouvements demandent de la force et de l’énergie pour les accomplir. Donc je dirais qu’il s’agit de deux disciplines assez proches au final, et que chacune demande de gros efforts physiques.

Vous avez été l’une des premières héroïnes d’action au cinéma. Qu’est-ce que cela vous évoque ?
Il n’y en avait pas beaucoup à l’époque c’est vrai, donc je me suis dit que j’avais une place à prendre ! (rires) A Hong Kong, les films sont majoritairement incarnés par des femmes, à l’exception de ceux d’arts martiaux, car la plupart ne veulent pas se blesser en tournant une scène de combat. Mais moi je n’ai pas peur de prendre des coups, donc j’ai saisi l’opportunité. Mais une autre raison qui explique pourquoi peu de femmes apparaissent dans ces films, c’est qu’après ceux de Bruce Lee, les producteurs ne voulaient engager que des hommes musclés.

Les wu xia pan sont devenus populaires en France dans les années 2000 après la sortie de Tigre et Dragon. Comment expliquez-vous ce succès en Occident ?
Pour moi le succès des wu xia pan revient entièrement à King Hu puisqu’il est le premier réalisateur asiatique prime à Cannes, qui plus est avec un film de sabre, mais de manière générale ce n’est pas un genre très populaire il faut le reconnaître. King Hu savait que les films d’arts martiaux n’avait qu’une relative portée internationale, et c’est pourquoi il a travaillé sur le film The Battle of Ono, mais il n’a pu le tourner avant son décès en 1997. C’est pourquoi nous travaillons avec la Fondation King Hu pour récupérer les droits du film, dont je serai la productrice déléguée, afin de l’achever. Nous sommes en ce moment même à la recherche d’un réalisateur suffisamment proche de son univers et de ses films pour superviser le projet.

La bande-annonce de L’Hirondelle d’or de King Hu avec Cheng Pei-pei :

L'Hirondelle d'or Bande-annonce VO

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *