L’Anses contre la réintroduction des "farines animales"
Il y a un an environ, la Commission européenne avait annoncé vouloir assouplir les mesures de sécurité en vigueur concernant l’alimentation des animaux d’élevage et notamment de rendre possible le recours aux farines animales pour nourrir le bétail. Interrogée sur la question par plusieurs ministères français, l’Anses considère, elle, que les conditions ne sont pas réunies pour le retour de ces produits.
En juillet 2010,
la Commission Européenne avait annoncé que la
maladie de la vache folle était“enfin sur le point d’être éradiquée“. Elle se proposait d’assouplir notablement les mesures de sécurité en vigueur depuis lors telles que l’abattage des troupeaux contaminés et l’interdiction des farines animales.L’Europe recommande un assouplissement des mesures de sécurité
En effet, depuis le 15 novembre 2000, les farines animales sont interdites dans l’alimentation des volailles, porcs et autres animaux domestiques. Cette interdiction concernait déjà tous les ruminants. Face au peu de cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), Bruxelles proposait de revoir cette interdiction en introduisant “un certain niveau de tolérance (…) pour les protéines animales transformées (PAT)“. Néanmoins, si la Commission envisageait de pouvoir nourrir une espèce avec des protéines d’une espèce différente (nourrir un porc avec des protéines de boeuf par exemple), il ne serait pas possible de nourrir une espèce avec des protéines de la même espèce (nourrir un porc avec des protéines de porc).
Saisie sur la question par les ministères chargés de l’Agriculture, de la Santé et de la Consommation, l’agence nationale de sécurité sanitaire d’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) considère que “les conditions permettant une utilisation sécurisée des protéines animales transformées ne sont pas à ce jour, totalement réunies“.L’Anses estime que les conditions d’une utilisation sécurisée ne sont pas réunies
Avant même la décision de Bruxelles, dans un avis publié en 2009, l’Anses avait déjà pointé du doigt le manque “d’étanchéité des filières pour prévenir les risques de contamination croisée et la mise au point d’un test fiable de détection de l’espèce d’origine des PAT“.
Aujourd’hui, après avoir passé en revue les études disponibles et interrogé les acteurs impliqués (filière de l’alimentation animale et de l’élevage), l’agence salue “une évolution positive vers une meilleure spécialisation des filières de production des protéines animales transformées“. Mais, dans sa conclusion, elle note néanmoins que “la spécialisation des filières par espèces, depuis la collecte des sous-produits animaux servant à la fabrication des PAT jusqu’à la livraison des aliments composés dans les exploitations, demeure incomplète et les méthodes analytiques de contrôle de l’espèce d’origine des PAT (…) pas encore pleinement disponibles. L’anses estime donc que les conditions permettant une utilisation sécurisée des PAT ne sont pas à ce jour totalement réunies“.Yamina SaïdjSource : “Utilisation des protéines animales transformées dans l’alimentation animale : l’Anses considère que les conditions ne sont pas totalement réunies“, Communiqué de presse de l’Anses, 16 novembre 2011Click Here: brisbane lions guernsey 2019