La Bovary, nue dans Playboy

Poses sexy à Yonville-l’Abbaye, élection de Miss Bikini en direct de Rouen et témoignages lubriques des invitées du bal du château de la Vaubyessard: Emma Bovary s’effeuille dans Playboy!

1857: Bercée par le romantisme de ses lectures jeunesse, et nourrissant une vision passionnément lyrique de l’existence, une donzelle élevée au couvent se prend à rêver d’une vie en adéquation avec ses aspirations naïves… Mais ni son mariage avec un médecin de campagne privé d’ambition, ni la naissance de sa fille, ni même ses nombreux amants ne parviennent à satisfaire son idéal. La minette devenue femme éconduite finit pas se suicider à l’arsenic!

Pas de quoi émoustiller vos sens, vous donner envie de batifoler dans les champs, d’enfiler bas blancs et corset et de vous laissez aller à des câlins olé olé? Et pourtant, le spleen, les crinolines et les mœurs de province s’exportent à merveille dans les magazines coquins.

L’édition américaine de Playboy publie dans son édition de septembre un extrait d’une nouvelle traduction anglaise de Madame Bovary, «le roman le plus scandaleux de tous les temps», dixit le titre de la couverture sous plastique. Lors sa publication, son illustre auteur, Gustave Flaubert, avait été poursuivi pour «outrage à la morale publique et religieuse», avant d’être acquitté.

Après avoir dénudé Marilyn Monroe,

,

et

, le mensuel de Hugh Hefner, d’ordinaire peu connu pour ses chroniques littéraires, publie donc un chapitre de la nouvelle traduction signée Lydia Davis, spécialiste de Proust, Foucault et Leiris.

Entre deux clichés de pin-up dans des piscines, la photo d’une dominatrice en combi de latex et un poster de bimbo en string, les lecteurs amateurs d’anecdotes grivoises apprendront qu’Emma «est l’une des pécheresses les plus célèbres de la littérature». Mais notre Libertine «a d’abord été tentée», lit-on dans l’article. Et le journaliste à la plume jouissive de constater la perversion de la petite bourgeoise normande en enthousiaste femme adultère…

Le passage choisi pour côtoyer la Girl Next Door du mois est celui où Emma Bovary se donne à son galant, Rodolphe, à la faveur d’une promenade à cheval: La Baisade dans les Bois.

Dans sa version, Lydia Davis, l’ex-femme de Paul Auster s’est efforcée de rester fidèle à l’original, mais sans conviction. «Il est difficile de dire non à un grand livre, enfin à un soi-disant grand livre», explique-t-elle. «Ce n’est pas un bouquin qui m’a séduite», ajoute la traductrice, qui rappelle que Flaubert «méprisait tous les personnages de l’ouvrage ainsi que leur mode de vie et avait souffert énormément en l’écrivant». «J’aime les héroïnes qui réfléchissent et ressentent les choses. Je ne trouve Emma Bovary ni admirable ni digne d’affection. Mais c’était également le cas de Flaubert…». En même temps, on ne demande pas à une Bunny Girl d’avoir des sentiments!

J.B

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Vendredi 27 août 2010

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