C’est un problème fréquent dans les stades, notamment italiens. Le match de championnat d’Italie entre Cagliari et la Juventus Turin a été marqué, mardi 2 avril, par de nouveaux incidents racistes. Pendant la rencontre, disputée en Sardaigne, le milieu de terrain français Blaise Matuidi et ses coéquipiers Moise Kean et Alex Sandro ont tous les trois été visés par des cris de singe. Des cris qui ont redoublé d’intensité après le but du 2-0 pour la Juve, inscrit par Moise Kean.
Selon les images de la télévision italienne Sky, Moise Kean a fêté son but, immobile et bras écartés, devant un virage du stade de Cagliari. Il a ensuite été ramené vers le centre du terrain par ses coéquipiers pendant qu’un joueur de Cagliari faisait signe aux supporters de se calmer. Dans le même temps, on a pu voir Blaise Matuidi, très énervé, échanger avec son entraîneur et faire de grands gestes. Le match a été interrompu brièvement et le speaker du stade a diffusé un message invitant les spectateurs à cesser ces cris.La polémique s’est poursuivie après le match quand plusieurs personnes ont estimé que Moise Kean était en partie responsable des cris racistes qui le visaient. “Kean sait que quand il marque, il devrait fêter ça avec ses équipiers. Il sait qu’il aurait pu faire quelque chose de différent”, a déclaré Leonardo Bonucci, son coéquipier. “Je pense que la faute est partagée à 50-50. Moise n’aurait pas dû faire ça et le virage n’aurait pas dû réagir comme ça”, a-t-il ajouté.”Kean a fait une erreur”Une déclaration qui a notamment fait réagir Vikash Dhorasoo, ancien joueur de l’équipe de France devenu consultant et engagé contre le racisme. “Sa couleur est donc une provocation à elle-même ?” a-t-il demandé sur Twitter.D’après l’homme blanc Bonucci, le footballeur noir est responsable à 50/50 des cris de singes. @MoiseKean va donc bientôt devoir s’excuser. Sa couleur est donc une provocation à elle-même ? Comme disaient les activistes noirs américains : « My skin is my sin » #MysKeaneIsMySin — Vikash Dhorasoo (@vikash_dhorasoo) April 3, 2019

De son côté, le président du club de Cagliari, Tommaso Giulini, a assuré que si “c’était Bernardeschi qui avait fait ce qu’a fait Kean, la réaction aurait été la même”. “Personne n’a rien entendu jusqu’au but. Kean a fait une erreur, il a 19 ans, ça se comprend”, a-t-il ajouté, assurant avoir “surtout entendu des sifflets”. “Il y a un moralisme et une dérive qui me déplait. Ce club a toujours été exemplaire et a toujours dénoncé tout comportement raciste”, a-t-il encore déclaré.La saison dernière, Blaise Matuidi avait déjà fait l’objet de chants racistes lors du déplacement de la Juventus à Cagliari en janvier 2018. Le club sarde lui avait présenté des excuses, sans toutefois être sanctionné, en raison du manque de preuves. Mardi, après le match, Matuidi a tweeté une photo de Kean avec ce message “Bianco+Neri #Notoracism”.

BIANCO + NERI ⚪️⚫️ #NoToRacism pic.twitter.com/qyNB7J83bh — Blaise Matuidi (@MATUIDIBlaise) 2 avril 2019