Greta Thunberg en larmes à l’ONU : Donald Trump la ridiculise

Alors que le poignant discours de Greta Thunberg à l’ONU est devenu viral, les mots de la Suédoise écologiste faisant mouche auprès d’un public sensible à l’état de la planète n’ont pas su émouvoir le président des États-Unis d’Amérique. Climatosceptique avéré, Donald Trump a préféré ironiser sur les larmes de l’adolescente.

La séquence est intense. Ce lundi 23 septembre, Greta Thunberg a toisé les dirigeants et représentants des nations au sommet mondial pour le climat de l’ONU et, au bord des larmes, elle n’a pas mâché ses mots. “Comment osez-vous ?a-t-elle répété. Plusieurs fois. Pour ne laisser aucun doute quant à ses accusations à l’encontre des nations. “Je ne devrais pas être ici. Je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan. Pourtant, vous êtes quand même tous venus à nous par espérance. Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos mots creux. On est au début d’une extinction massive et tout ce dont vous pouvez parler, c’est d’argent. Vous êtes en train de nous laisser tomber.“

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“Right here, right now is where we draw the line. The world is waking up. And change is coming, whether you like it or not.” My full speech in United Nations General Assembly. #howdareyou Swipe for full video->

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Analyser le message plutôt que la messagère

Des paroles lourdes de sens, cohérentes avec l’inquiétant rapport du GIEC, avec le consensus scientifique sur le réchauffement climatique et ses causes humaines. À 16 ans, l’écologiste qui a traversé l’océan Atlantique en voilier est devenue la porte-parole des scientifiques, des militants écologistes et de toute personne concernée par l’urgence climatique. Des détracteurs ont crié à la manipulation, d’autres s’en sont pris à son jeune âge ou à son autisme pour l’invalider, peu ont tenté de démonter son discours et ceux qui s’y sont risqués n’y sont pas parvenus.

À l’Assemblée Nationale, le 23 juillet dernier, la militante avait déjà tenu à rappeler que le messager n’était pas important, seules comptaient les observations sérieuses : “Certains ont choisi de ne pas venir ici aujourd’hui, certains ont choisi de ne pas nous écouter. C’est très bien. Vous n’êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants après tout. Mais vous devez écouter la science. C’est tout ce que nous demandons : unissez-vous derrière la science.

Donald Trump fait la sourde oreille et ironise

Un message qui laisse Donald Trump, présent à ce sommet pour le climat, particulièrement insensible. Climato-sceptique avéré – il s’est notamment prononcé en faveur d’un retrait des accords de Paris pour le climat – le président des États-Unis d’Amérique, connu pour son impulsivité, a préféré se fendre d’un tweet sarcastique quant au discours de Greta Thunberg : “Elle a l’air d’une joyeuse jeune fille qui regarde vers un futur radieux et magnifique. C’est si beau à voir !

Une description aux antipodes de la voix chargée de rancœur qui s’adressait aux grands de ce monde. L’expérience a prouvé plusieurs fois que celui qui prétend que son teint orange est dû aux ampoules à basse consommation était un jouteur politique plus qu’un homme concerné par les connaissances scientifiques. Confondant climat et météo, il avait posté, le 22 novembre 2018, un tweet non moins ironique concernant les températures froides : “Un froid brutal et étendu pourrait battre TOUS LES RECORDS – Qu’est-il arrivé au réchauffement climatique ?“.

Rejetant des données scientifiques pourtant massives, arguant qu’il était doté d’un instinct naturel pour la science et mettant dos à dos conclusions scientifiques et climato-sceptiques, le président américain a plusieurs fois fait valoir sa volonté de réduire drastiquement le financement dans la recherche scientifique, notamment celui alloué aux National Institutes of Health and Environmental Protection Agency, l’Agence pour la protection environnementale et l’Institut National de la Santé. Des paroles et des actes qui ne peuvent aucunement placer le président américain en situation d’écoute. À l’heure des premiers bouleversements écologiques, il est pourtant plus que temps de se pencher sur les observations et recommandations des scientifiques. S’il n’est pas déjà trop tard.

Crédits photos : TTNews / Bestimage

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