Gala a vu Le passé, d’Asghar Farhadi

Le cinéaste iranien réalise en langue française un nouveau chef d’œuvre d’humanité.

Après deux jours seulement de compétition, voici la première palme potentielle. Dans tous les cas de figure, un film qu’on voit mal passer à travers la distribution des prix la semaine prochaine.

A la caméra, Asghar Farhadi, 42 ans, un grand artiste qui permet qu’on évoque son pays, l’Iran, autrement que de façon navrante, ou navrée. A l’image d’Une séparation (Oscar du meilleur film étranger 2011) la précédente pièce maîtresse de sa filmographie, Le passé s’ouvre par une rupture. Celle d’Ahmad (l’acteur Ali Mossaffa, bouleversant) arrivé de Téhéran pour officialiser son divorce d’avec Marie (Bérénice Bejo), qui tente de refaire sa vie avec un autre homme (Tahar Rahim, impressionnant). Sa fille aînée (Pauline Burlet) le lui reproche, compliquant un peu plus la vie de Marie. C’est alors qu’Ahmad, tentant d’aider sa future ex à y voir plus clair, lèvera le voile sur un douloureux passé.

Si le propos est intime, le traitement est quasi policier. Il y a du génie et une infinie modestie aussi dans cette manière de faire progresser l’intrigue, de la faire littéralement rebondir, à coups de micro révélations successives sur le passé de chacun des personnages. Deux ans après avoir été sacrée meilleure actrice aux César pour The Artist, Bérénice Bejo bouleversera sans doute l’idée qu’on se fait d’une «performance ». La sienne est subtile, puissante, intérieure. Humaine. Et mémorable à jamais.

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