Aurélie Filippetti entre en résistance contre Google
Mardi, Google inaugure son institut culturel à Paris. Un événement auquel ne se rendra pas la ministre de la Culture, pourtant conviée, car trop de points n’ont pas été éclaircis par la firme américaine.
Aurélie Filippetti a du caractère. Elle l’a déjà prouvé, en refusant par exemple de rendre hommage à Gérard de Villiers suite à son décès début novembre. Elle en fait une nouvelle fois la démonstration en refusant de s’associer au géant américain Google qui ouvre un institut culturel aujourd’hui à Paris, rue de Londres dans le 9e arrondissement.
«Malgré la qualité des projets conduits, je ne veux pas servir de caution à une opération qui ne lève pas un certain nombre de questions que nous avons à traiter avec Google» a expliqué Aurélie Filippetti au Monde. La ministre de la Culture détaille ces points d’achoppement, au nombre de quatre: «La question de l’équité fiscale, celle de la protection des données personnelles, celle de la protection de la diversité culturelle et enfin le dossier des droits d’auteurs».
La décision d’Aurélie Filippetti de boycotter l’inauguration de l’institut a surpris les responsables de chez Google. «On ne comprend pas. Ses équipes étaient en repérage, il y a quelques jours» s’étonne-t-on du côté de la société américaine. L’événement est important pour Google qui souhaite ainsi faire preuve de bonne volonté à l’égard du monde de la culture, plutôt méfiant depuis les problèmes qu’a rencontré Google avec les maisons d’édition pour la numérisation des livres.
L’institut culturel ouvert par le moteur de recherche est une sorte de musée géant qui permet au public d’accéder aux plus grands musées du monde et de découvrir virtuellement, et dans des conditions jugées très bonnes, les œuvres qu’ils abritent. En France, Orsay, le Quai Branly et le Château de Versailles sont ainsi représentés, mais pas encore le Louvre et le Centre Pompidou. L’élaboration du projet s’est fait en concertation avec les établissements concernés afin de ne froisser personne. Jusqu’à la décision de dernière minute d’Aurélie Filippetti.