Les mères porteuses : une pratique dégradante ?

Le journal La Croix consacre dans son édition du 16 avril une double page au marché des mères porteuses en Ukraine, pays qui autorise cette pratique. On y découvre que les Ukrainiennes “louent“ leur ventre pour améliorer leurs conditions de vie. La philosophe Sylviane Agacinski dénonce un “commerce dégradant“ dans une interview accordée au même journal.

“En Ukraine, des femmes louent leur ventre“. C’est ainsi que la Croix titre son reportage sur les mères porteuses en Ukraine, pays où cette pratique est légale. Le Journal note : “La loi ukrainienne est parmi les plus libérales d’Europe. Elle permet de recourir à la gestation pour autrui quasiment sans limitation“. En pratique ? “Les futurs parents et la mère porteuse doivent conclure un contrat devant notaire. Puis l’enfant est enregistré par état-civil ukrainien au nom des parents.“
On peu estimer que chaque année, “de 30 à 50 enfants naissent à l’issue d’une gestation pour autrui, dont une dizaine pour les couples étrangers“ estime le quotidien.
Click Here: cd universidad catolicaLes femmes qui témoignent avouent porter des enfants pour d’autres couples pour améliorer leurs conditions matérielles. Ainsi, Alessya, mariée et mère de deux enfants, confie : “C’est le seul moyen pour moi d’avoir un toit pour mes enfants“, même si elle met en avant le fait d’aider une famille à avoir un enfant. De quoi conforter dans leurs idées les détracteurs de la gestation pour autrui qui dénoncent le risque de dérive mercantile…Le quotidien publie une interview de la philosophe Sylviane Agacinsky, qui vient de publier un vibrant réquisitoire contre la gestation pour autrui (Corps en miettes, Flammarion, 2009), qu’elle qualifie de “commerce dégradant“. Elle dénonce la “marchandisation“ au coeur de cette pratique. Pour la philosophe, “la GPA porte atteinte à l’intégrité physique de la mère, en engageant profondément sa vie organique et psychique sans nécessité thérapeutique. Elle touche aussi à la dignité de l’enfant, sur la tête de qui un contrat a été passé“.En France, la gestation pour autrui est interdite. Il faut attendre la révision des lois de bioéthique en 2009 pour savoir si la justice va permettre cette technique de procréation.Et vous, qu’en pensez-vous ? Exprimez-vous sur nos forums. Source : La Croix, 16 avril 2009

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