Ses excuses n’y ont rien fait: Lars Von Trier, dont les propos ont été jugés antisémites, vient d’être déclaré persona non grata au festival de Cannes. Paradoxalement, son film Melancholia reste en compétition.

On se demandait quelles proportions allaient prendre l’affaire Lars Von Trier, suite à ses déclarations mercredi en conférence de presse, désormais on le sait: le réalisateur n’est plus désiré à Cannes et surtout sur le festival. Le conseil d’administration s’est réuni ce jeudi en séance extraordinaire pour débattre de l’attitude à adopter vis-à-vis de Lars Von Trier et de ses propos, «je suis nazi» et «je comprends Hitler» notamment, prononcés devant les journalistes lors de la présentation de Melancholia.

Les organisateurs lui avaient déjà demandé hier de s’expliquer et de présenter ses excuses, ce qu’il avait fait à travers un communiqué. Mais devant les proportions prises par l’affaire, la démarche n’a pas été jugée suffisante. A l’issue de sa réunion, le conseil d’administration a donc regretté «profondément que cette tribune ait été utilisée par Lars Von Trier pour exprimer des propos inacceptables, intolérables, contraires aux idéaux d’humanité et de générosité qui président à l’existence même du Festival» puis a décidé de sanctionner le réalisateur danois en déclarant «Lars Von Trier persona non grata au Festival de Cannes, et ce, à effet immédiat».

En revanche, le service de presse a précisé à l’agence Reuters que cette décision ne concernait que le metteur en scène. Melancholia reste donc en compétition, ses actrices

et

aussi. De là à voir le film au palmarès final? Difficile à dire. Habitué des prix au festival de Cannes (Palme d’Or en 2000 pour Dancer in the dark, Grand Prix en 1996 pour Breaking the waves entre autres), on voit mal Lars Von Trier revenir chercher une quelconque récompense dimanche soir. La bronca qui s’élèverait de la salle devraient reléguer au rang de légère protestation celle qu’avait connue

en recevant la Palme d’or pour Sous le soleil de Satan en 1987.

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Lars Von Trier se souviendra donc de son voyage à Cannes cette année, mais pas pour les raisons qu’il espérait. Ce qu’on ne connaît pas en revanche c’est la durée de la «sanction». Reverra-t-on, un jour, Lars Von Trier sur la Croisette?

Jean-Christian Hay

Jeudi 19 mai 2011

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