Michel Denisot, sa vie avec les VIP

Dans son livre Brèves de vies (Fayard), l’homme de télé raconte ses rencontres avec des hommes politiques et les personnalités du showbiz.

« Cela fait dix ans que j’en parle à mes amis, aux gens avec lesquels je travaille ». La journaliste a enfin sauté le pas. Il a accepté de raconter ses souvenirs avec les stars qu’il a pu croiser au fil de sa carrière. Ce dandy du Paf s’est posé dans les bars des grands hôtels de la capitale et a livré des anecdotes brutes, sans commentaire, à Sophie Blandinières qui a retranscrit ces « brèves de vies ». Une gourmandise que l’on sirote à petites lampées. « Quelquefois une personnalité que je venais d’évoquer surgissait comme par enchantement dans ces lieux, certes fréquentés par le Tout Paris », s’amuse le directeur de la rédaction de Vanity Fair. Nicolas Sarkozy, par exemple, sortant tout juste de la piscine du Royal Monceau. Dans ce livre défilent aussi le Dalaï Lama, Jean Carmet ou Mike Tyson… On y découvre l’irrésistible inclination de Valéry Giscard d’Estaing pour… les Miss Météo. Le surnom aussi – « Ducon » – donné par Jacques Chirac au chien que lui a offert le même VGE. S’y dévoile encore une Sharon Stone, quasi inconnue au moment de la programmation de Basic Instinct au festival de Cannes, qui lance à l’impassible présentateur de Canal+, en français dans le texte : « Vous ne trouvez pas que j’ai un gros cul ? » Un Gérard Depardieu, goguenard, qui lâche à son ami, qu’il croise un jour à l’aéroport du Bourget : « Michel! Regarde, tu pars en jet privé, moi, j’arrive en jet privé, quand tu penses qu’on volait des Mobylettes à Châteauroux! » Si l’ancien patron du Grand Journal ne dit rien de lui, ou très peu, sa personnalité filtre en ombre chinoise au détour de ces saynètes ou autres ping-pongs verbaux. On devine, chez cet autodidacte revendiqué, sa rigueur journalistique, son côté potache et sa fascination pour les gens hors norme.

Gala : Vous évoquez vos débuts dans le journalisme à Limoges en 1968, vous aviez mis un nœud papillon, car vous aviez appris que le rédacteur en chef de la station en portait un. Pourquoi avoir été attiré par ce métier ?

Michel Denisot : J’ai su très tôt ce que je voulais faire. Dès l’âge de quinze ans, je passais mes vacances d’été au journal local de Châteauroux. J’ai ensuite triplé ma première et raté plusieurs fois mon bac. Ma mère, assistante sociale, m’a laissé faire.

Gala : Pourquoi avoir eu besoin de vous tourner vers le passé à ce moment de votre existence ?

M. D. : J’ai reçu 6 000 invités à la télévision. J’ai simplement voulu partager ces petites séquences, tantôt improbables, tantôt drôles. Mais je n’aime pas regarder derrière moi. Je déteste les anniversaires. J’ai soixante-neuf ans et je n’ai pas envie de fêter les soixante-dix.

Gala : Vous évoquez votre grande complicité avec certains acteurs. Qu’est-ce qui vous fascine chez eux ?

M. D. : J’aime passer du temps avec des gens hors du commun. Les comédiens ont souvent des failles, des fragilités qui les rendent intéressants. Avec eux, on ne s’ennuie jamais.

Gala : Vous racontez que Nicolas Sarkozy vous a dit un jour :”Prends tout. On ne t’en voudra pas plus que si tu en prends la moitié”. Il plaisante aussi en vous disant qu’avec le succès de Vanity Fair, vous pourriez même mettre François Fillon en couverture, que cela marcherait. Quelle différence faites-vous entre les comédiens et les hommes politiques ?

M. D. : Il n’y a en fait pas beaucoup de différence ! La communication professionnalisée a pris le pas sur l’idéologie. Les hommes politiques sont des acteurs, plus ou moins bons, qui n’affichent, eux, aucune fragilité.

Gala : Vous avez connu une grande frayeur lorsqu’un coup de feu a retenti sur le plateau cannois du Grand Journal. Cela a-t-il précipité votre décision d’arrêter cette émission ?

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M. D. : Oui, cela a accéléré le processus. Ça a été un choc. J’ai été très affecté. J’ai perçu la fragilité de la vie. J’ai tout de suite ressenti le besoin d’appeler ma femme, Martine, pour qu’elle me rejoigne. Aujourd’hui, je consacre plus de temps à ma famille. Ma femme crée des parfums, je l’assiste dans le lancement de sa marque, Pour toujours.

Gala : En quoi votre épouse, avec laquelle vous venez de fêter vos quarante ans de mariage, et vos filles vous ont-elles aidé à garder les pieds sur terre ?

M. D. : Ma femme m’a souvent répété la formule : « Vu de la Lune, tout cela n’a pas beaucoup d’importance ». Je me suis sûrement trop enflammé à propos des résultats d’audience. Mais c’est une compétition. Il faut y croire pour être efficace. Mes filles m’ont aussi souvent remis à ma place de façon affectueuse. Marie-Cerise est aujourd’hui créatrice artistique de jeux vidéo chez Ubisoft et Louise présente une émission de cuisine. Elle est bien meilleure que moi à l’écran, car elle reste elle-même. Je suis beaucoup plus dans le contrôle. Dans ce livre au contraire, je suis plus comme dans la vie… Débridé !

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