Larusso : son retour dans la lumière, son mari, la maternité… l'interview sans tabou
Le 28 novembre dernier, Larusso a gagné la saison 2 de Mask Singer. Cachée pendant des semaines sous son costume de manchot, l’interprète du tube Tu m’oublieras a bluffé les enquêteurs de l’émission de TF1, mais également le public. Pour gala.fr, elle est revenue sur cette victoire au goût de revanche.
Un manchot a succédé à la licorne. Après le sacre de Laurence Boccolini l’année dernière, c’est la chanteuse Larusso qui a remporté la deuxième édition de Mask Singer, face à Daniel Lévi, le 28 novembre dernier, sur TF1. Les quatre “enquêteurs” de l’émission de TF1 (Alessandra Sublet, Anggun, Kev Adams et Jarry, ndlr) avaient vu juste : c’était bien l’interprète de Tu m’oublieras qui se cachait sous le costume du manchot coiffé d’un bonnet pompon et toujours prêt à esquisser quelques pas de danse pour le show.
Au fil de ses prestations, Larusso est parvenue à bluffer le jury, mais également le public, avec des choix de chansons très éclectiques, allant de Dance Monkey à Tous les cris les S.O.S. Cette expérience insolite, et riche en émotions, elle l’a vécue au côté de son mari, qui l’a soutenue durant toute l’aventure – pas si lucrative – de Mask Singer. Pour gala.fr, la star des années 2000, qui s’était fait plus discrète ces dernières années, a accepté de revenir sur sa victoire, ainsi que son parcours.
Gala : Le 28 novembre dernier, vous avez remporté la saison 2 de Mask Singer dans le costume du manchot. Une semaine plus tard, comment vous sentez-vous ?
Larusso : Je vais très bien. Je suis très heureuse, très fière. Je suis aussi soulagée, parce que je n’ai plus à garder le secret. Le fait de ne pas pouvoir partager, c’est ce qui a été le plus difficile.
Gala : Vos parents et votre mari ont tout de suite été mis dans la confidence. Pourquoi avoir choisi de leur dire ? Larusso : C’était trop compliqué. On est trop proches. Mon mari, on imagine bien (rires), mais mes parents aussi. Je ne voulais pas leur cacher ça.
“Pour le moment, je n’arrive pas à faire de projets”
Gala : Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Larusso : Ce qui était terrible, c’est que je n’avais pas envie de mentir. En plus, je suis une très mauvaise menteuse. Pour ne pas faire de peine aux gens, j’ai pris le parti de ne pas ouvrir les messages. Au moment du démasquage, j’ai pris mon téléphone et j’ai passé énormément de temps à aller m’excuser auprès de tout le monde. Mais personne ne m’en a tenu rigueur, tout le monde a été compréhensif.
Gala : Votre reprise de Tous les cris les S.O.S de Daniel Balavoine a marqué les esprits. Alessandra Sublet et Jarry ont été très émus. Dans quel état étiez-vous à ce moment-là?
Larusso : Cette chanson était une évidence pour moi. Je me disais qu’il fallait que je chante une chanson qui puisse être un message fort, autant pour un animal que pour un être humain, puisque les deux entités vivent des moments dramatiques. Le manchot lance un S.O.S parce qu’il est sur sa banquise, ça fond autour de lui et dit ‘regardez ce que vous êtes en train de me faire, tous’, et l’humain aussi, à l’intérieur, crie : ‘regardez ce qui se passe en moment, qu’on nous vienne en aide’. Quand j’arrive sur cette scène, je venais de faire quatre primes où j’ai beaucoup dansé et chanté et là, j’ai pleuré sous mon costume. Je commence à chanter et je pleure dès le début. Il faut savoir que je n’entends personne, donc je ne pleure pas parce que je sens que les gens sont émus, c’est vraiment moi, seule dans mon manchot. Je ne me suis pas retenue, c’est sorti tout seul.
Gala : Forte de son succès, votre reprise est sortie en single ce mardi 1er décembre. Comment cela s’est-il décidé ?
Larusso : Ça s’est décidé à la dernière minute. Au moment de la diffusion de Mask Singer, on sent au fur et à mesure des primes un engouement pour le manchot. Quand arrive la diffusion de Tous les cris les S.O.S, on prend une déferlante d’amour. Et là, on me demande la chanson. On se dit qu’elle est prête et qu’on va tout mettre en œuvre pour le faire. On a tout fait en cinq jours, en plus avec les mesures sanitaires, ce n’était vraiment pas facile. Au final, on est très fiers parce qu’on a fait ça dans l’urgence mais on est satisfaits du résultat.
Gala : Avez-vous eu des propositions depuis votre victoire dans Mask Singer ?
Larusso : Non, mais je verrai bien. Pour le moment, je n’arrive pas à faire de projets parce que cette période, elle me fait peur. C’est tellement incertain. J’aurais dû être en tournée au moment où on parle… C’est très difficile à vivre pour moi, mais aussi pour tous les gens du métier. J’ai l’impression que l’univers nous envoie ce message : ‘apprenez à vivre au présent, à profiter et à vivre au jour le jour.’ C’est essentiel.
“On m’a écoutée sans me regarder, ni me juger”
Gala : Les prestations du manchot ont suscité un réel engouement. On a le sentiment que les enquêteurs, mais aussi le grand public, avait envie de vous retrouver. Qu’est-ce que cela vous a fait ?
Larusso : C’est bouleversant. De pouvoir aller sur une émission comme Mask Singer, d’être en prime sur TF1 et d’avoir beaucoup de lumière, ça aide à renouer les liens. Le manchot m’a beaucoup aidée aussi parce que grâce à lui, on m’a écoutée sans me regarder, ni me juger. Celui qu’on regardait, c’était le manchot, ce n’était pas moi. Moi je suis bouche bée de voir qu’il y a toujours cette affection et cette tendresse. Je suis heureuse d’avoir laissé une belle image aux gens et qu’ils aient envie de me réentendre.
Gala : Comment votre mari a-t-il vécu ce regain de notoriété ?
Larusso : Il est très fier et heureux pour moi. À partir du moment où je me sens bien, il est bien. C’est sa phrase ! En plus d’être mon mari, c’est mon meilleur ami, c’est mon confident, c’est mon rocher, c’est mon protecteur. On cherche vraiment à ce que l’autre soit bien. Tant que je suis heureuse dans ce que je fais, qu’il n’y a pas de mal autour de moi, c’est le plus heureux du monde.
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“J’ai rencontré des gens affreux, mais mon éducation et ma foi m’ont sauvée”
Gala : À l’époque de la sortie de votre tube Tu m’oublieras, vous aviez 19 ans. Comment votre rapport à la notoriété a-t-il évolué en vingt ans ?
Larusso : Quand cette chanson est sortie, je n’étais absolument pas préparée. Je ne viens pas du tout de ce milieu donc personne ne m’a donné un mode d’emploi. J’étais une gamine. Aujourd’hui, j’ai 41 ans, je suis donc un peu plus mature qu’à l’époque. Et puis, je ne suis pas quelqu’un qui a soif de reconnaissance, je suis juste une femme qui a envie de chanter. Donc la notoriété, je la vis bien parce j’aime les gens. J’aime foncièrement les gens, je parle à tout le monde. Je suis une vraie pipelette, mon mari n’en peut plus (rires) ! Plus sérieusement, j’estime que pour faire ce métier, il faut aimer les gens.
Gala : Comment êtes-vous parvenue à garder les pieds sur Terre, malgré le succès que vous avez rencontré très tôt ?
Larusso : Je n’ai pas eu un chemin parsemé de pétales de rose et de coton, même si j’aurais bien aimé (rires). J’ai même rencontré des gens vraiment affreux, mais deux choses m’ont sauvée. Il y a d’abord eu mon éducation, parce que j’ai des parents incroyables, qui m’ont transmis des valeurs humaines très importantes. Et puis, il y a ma foi, parce qu’avoir la foi, ça met des barrières. Croire qu’on est qu’un être humain et qu’il y a une force supérieure au-dessus de nous, ça nous ramène toujours à l’humilité. Je me sens extrêmement chanceuse.
“Il y a plein de gens qui ont envie d’avoir des enfants et de transmettre, mais il y en a d’autres qui n’en ont pas envie”
Gala : Au sujet de votre foi, vous déclariez il y a quelques mois que vous deviendrez mère « quand Dieu l’aura décidé ». A-t-il fait son choix ?
Larusso : Pour l’instant, non (rires). Je ne sais pas quel est son plan mais je me laisse porter, j’ai toujours été comme ça. Je pense qu’on a tous un chemin qui est bien défini. J’ai confiance.
Gala : Cette pression sociale qu’on met sur les femmes qui n’ont pas d’enfants, ça vous agace ?
Larusso : Moi on me met en lumière parce que je suis chanteuse et connue, mais il faut comprendre qu’au quotidien, toutes les femmes subissent cette pression sociale. C’est la société qui donne ce sentiment de ‘tu n’es pas mariée, tu n’es pas accomplie’ ou ‘tu n’as pas d’enfants, ce n’est pas bien, tu es en retard’. Je trouve ça monstrueux de mettre la pression aux gens. Il y a des hommes qui vivent ça aussi ! On leur dit ‘tu es célibataire, tu vas finir vieux garçon’. Il n’y a pas de règles. Il y a plein de gens qui ont envie d’avoir des enfants et de transmettre, mais il y en a d’autres qui n’en ont pas envie. Même quand on ne comprend pas les besoins et les désirs des autres, on se doit de les respecter, parce que personne ne détient la vérité.
Crédits photos : CHRISTOPHE CHEVALIN TF1